Réduire les effets non-CO₂ de l’aviation : l’Aéroport de Bordeaux, Estuaire et Elyse Energy misent sur une stratégie de distribution ciblée du SAF

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Aéroport de Bordeaux, Estuaire et Elyse Energy ont présenté au Salon du Bourget les premiers résultats de leur étude sur l’impact des carburants d’aviation durables (SAF) dans la réduction des effets non-CO₂ avec la Région Nouvelle-Aquitaine.

À l’occasion du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace du Bourget, les trois partenaires ont révélé les conclusions de leur travail sur un levier encore méconnu mais porteur pour la décarbonation du transport aérien : la réduction des effets non-CO₂ via un usage ciblé des SAF. Une vidéo pédagogique a été diffusée en avant-première pour sensibiliser le grand public à ce sujet d’avenir sur le stand de la région Nouvelle-Aquitaine.

Alors que le changement climatique s’accélère à un rythme sans précédent, l’urgence d’une transition du transport aérien vers des solutions plus durables s’impose. Si le secteur aérien est principalement connu pour ses émissions de CO₂, d'autres phénomènes appelés « effets non-CO₂ », comme les traînées de condensation, aggravent considérablement son impact climatique : les travaux d’Estuaire font état d’une augmentation globale de 30% de l’impact climatique lié au CO₂ seul, du fait de ces effets.

Devant ce constat, Elyse Energy, l’Aéroport de Bordeaux et Estuaire, ont alors joint leurs compétences pour étudier l’opportunité de réduire ces effets grâce aux SAF.

  • L’étude conjointement réalisée montre que les SAF, en plus de permettre une réduction de plus de 70 % des émissions de CO₂ sur l’ensemble de leur cycle de vie, peuvent également limiter la formation des traînées de condensation, en émettant moins de particules fines à la combustion. 
  • En analysant les données de vols au départ de Bordeaux, les partenaires identifient les itinéraires les plus propices à la formation de traînées, et allouent les SAF, de manière stratégique, à ces vols dits "sensibles".

Ainsi, en 2023, les traînées de condensation sont responsables de 13% de l’impact climatique CO2eq des vols au départ de Bordeaux (qui comptent pour plus de 99% du scope 3 du bilan carbone de l’aéroport).

En ciblant l’incorporation de SAF, en priorité sur les vols à fort risque de formation de traînées, notamment ceux opérés en fin de journée, l’étude démontre le potentiel d’un usage intelligent des SAF[1]  : ils peuvent permettre une réduction supplémentaire des impacts climatiques des traînées allant jusqu’à 47%.

Cette démarche ouvre la voie à une réduction rapide, mesurable et efficace de l’empreinte climatique du transport aérien : une simple règle d’affectation d’un volume minime de SAF, pour un impact maximal sur les traînées. Ainsi, l’étude illustre le rôle stratégique que peuvent jouer les carburants durables, en synergie avec l’optimisation des trajectoires de vol et la gestion du trafic aérien. 

Elle contribue également à favoriser l’atteinte des objectifs d’incorporation de SAF dans l’aviation fixés par l’Union européenne (6 % d’ici 2030) tout en soutenant l’émergence d’une filière industrielle souveraine.

Initiée en Nouvelle-Aquitaine, territoire historique de l’aéronautique, cette étude conjointe montre la capacité des territoires à innover, à anticiper les évolutions réglementaires européennes, et à positionner l’aviation durable comme un levier de relance industrielle.

Pour en savoir plus :

Lien de la vidéo (FR) : https://www.youtube.com/watch?v=yTvm_AFfQTE 

Lien de la vidéo (EN) : https://www.youtube.com/watch?v=pOuOnQIosuo

[1] Simulation sur un usage de 5 000 tonnes de SAF selon ce modèle