L’université de Bordeaux, l’Aéroport de Bordeaux et la Fondation Bordeaux Université lancent une initiative unique en faveur de la transition du secteur aérien

Publié le

Industriels et académiques se sont réunis le 14 février dernier autour de l’université de Bordeaux, de l’Aéroport de Bordeaux et de la Fondation Bordeaux Université.

Industriels et académiques se sont réunis le 14 février dernier autour de l’université de Bordeaux, de l’Aéroport de Bordeaux et de la Fondation Bordeaux Université dans le cadre du comité de lancement du projet « SAF, vers des carburants d’aviation durables produits en Nouvelle-Aquitaine certifiés, traçables, avec des ressources locales, au service de la filière aéronautique française », engagé pour une durée de 4 ans, avec les premiers résultats attendus dans les 12 prochains mois.

Déployer des solutions à impact positif

Les SAF, Sustainable Aviation Fuels ou Carburants d'aviation durables, sont des carburants alternatifs au kérozène d’origine fossile, produits à partir de ressources biosourcées ou de synthèse.

Bien qu’identifiés comme une des mesures essentielles pour répondre aux enjeux de transition du secteur aérien, leur exploitation reste limitée en raison de leur surcoût, de la complexité de la logistique à mettre en place, ou encore de difficultés d’acceptabilité. En effet, il existe encore de nombreuses questions autour de la réduction effective de l’empreinte carbone, de l’origine des ressources, ou encore de leur disponibilité (feedstock) pour répondre aux besoins sans nuire à des usages prioritaires comme l’alimentation.

« L’aviation représente aujourd’hui entre 2,5 et 3 % des émissions mondiales de CO2. Dans l’intérêt général, nous devons partager nos visions industrielles et académiques pour déployer aujourd’hui et demain les solutions SAF les plus vertueuses. », explique Michel DUBARRY, Président de la Fondation Bordeaux Université, à la genèse du projet porté par l’université de Bordeaux.

« En 2030, la règlementation européenne imposera 6% de SAF sur la consommation totale de carburants ce qui, à trafic constant, représenterait 6 millions de litres rien que pour l’Aéroport de Bordeaux, contre 500 000 litres délivrés aujourd’hui. Nous avons en région les ressources pour délivrer des SAF traçables et réduire notre empreinte Carbone, l’Aéroport de Bordeaux doit ouvrir la voie pour les aéroports régionaux. » explique Simon DRESCHEL, Président du directoire de l’Aéroport de Bordeaux.

Apporter des réponses scientifiques aux défis industriel, logistique et agronomique

Porté par l’université de Bordeaux associant Bordeaux INP et l’INRAE, le projet a pour objectif d’analyser et d’accompagner l’émergence de filières industrielles locales les plus vertueuses possibles grâce à la mise en place d’un pôle d’expertise scientifique unique :

  • des spécialistes en économie de l’innovation, réaliseront une cartographie des acteurs, des solutions et des politiques gouvernementales de soutien pour  caractériser les opportunités et contraintes, perçues et réelles (coût, disponibilité des ressources, règlementation, acceptabilité, etc.).
  • des experts en productique modéliseront un jumeau numérique pour définir et piloter des chaînes logistiques fonctionnelles et optimisées (efficientes, compétitives, et frugales en émissions de CO2) tout en tenant compte de l’offre, de la demande, des liens logistiques disponibles et des incertitudes (climatiques, sociales, géopolitiques, etc.).
  • grâce à une expérimentation en Relay Cropping pilotée par un expert reconnu pour ses travaux sur la forêt et en agroécologie, ils étudieront également le potentiel d’une filière agroindustrielle locale n’entrant pas en concurrence avec l'alimentation et permettant de générer de nouveaux revenus aux agriculteurs tout en favorisant la séquestration de Carbone dans les sols (Initiative 4/1000) et en limitant l’utilisation de produits phytosanitaires.

Le rôle des chercheurs est d’apporter des réponses scientifiques et technologiques aux filières socio-économiques mais aussi, dans une approche holistique, d’éclairer les partenaires industriels, les citoyens et les politiques sur les possibilités et les limites des solutions proposées en termes de décarbonation, d’impact social ou sociétal.

L’objectif est de travailler simultanément sur le développement de plusieurs filières industrielles, de la production de ressources biosourcées ou synthétiques, de leur transformation/raffinage, stockages jusqu’à l’avitaillement des aéronefs. Il ne s’agit pas de développer de nouvelles technologies de production de SAF, en tant que telles, mais d’apporter des analyses et résultats scientifiques en réponse aux défis industriel, logistique et agronomique sous-jacents.

« L’université est, par essence, un lieu d'élaboration et de diffusion des savoirs, un lieu de formation et un lieu de débats. Ce projet illustre notre stratégie d’innovation et d’accompagnement des transitions. Il s’inscrit ainsi dans notre plan de co-construction, avec les acteurs socio-économiques et les collectivités, de feuilles de route pour des filières émergentes, telles qu'ici la propulsion durable » témoigne Etienne DUGUET, Vice-Président Innovation de l’université de Bordeaux.

Mener les travaux dans une dynamique collective au service du territoire, en lien avec les enjeux de transition de la filière aéronautique

Ce projet bénéficie à son lancement du soutien en mécénat de l’Aéroport de Bordeaux, Airbus, EDF, Elyse Energy, Groupe Socatra, Suez et Terega qui ont voulu marquer ainsi leur engagement en faveur de l’intérêt général. Ils suivront le projet dans le cadre d’un comité de pilotage animé par les académiques et présidé par Jean-Baptiste DJEBBARI, ancien Ministre délégué chargé des transports. Ce comité de pilotage pourra s’élargir ou inviter des acteurs-clés qui souhaitent également contribuer au projet, financièrement et/ou en apportant leur expertise (TotalEnergies, Avril, avec sa filiale Saipol, Air France-KLM, Dassault Aviation, Rolls Royce, Syklea, ADI Nouvelle-Aquitaine, Aerospace Valley, BAAS – Bordeaux Aquitaine Aéronautique et Spatial, Invest In Bordeaux, etc.). Les actions ont en effet vocation à être menées et partagées avec l’ensemble des industriels des futures filières (producteurs, transformateurs, transporteurs, utilisateurs), les acteurs institutionnels et la société civile.  Il s’agit d’apporter des briques de connaissances cruciales pour construire des outils d’aide à la décision pour la conception, le dimensionnement et le futur pilotage de filières SAF. Alors qu’elles sont en plein essor à l’échelle internationale, notre territoire et ses acteurs ont l’opportunité et l’ambition de s’illustrer comme un pôle de référence en termes de réduction de l’empreinte Carbone. A terme, les solutions identifiées pourraient être dupliquées sur d’autres territoires, au service de la filière aéronautique française.

« Organiser cette filière des carburants d’aviation durables avec des technologies toutes différentes, avec la volonté de les industrialiser en France et en Europe, dans des temps compatibles avec nos engagements climatiques, c’est l’objectif de l’action que nous tentons de mener ensemble. » explique Jean-Baptiste DJEBBARI, Président du comité de pilotage du projet, à l’occasion du comité de lancement.

Les porteurs référents du projet

•    Vincent FRIGANT, professeur en économie à Bordeaux Sciences Economiques (BSE - université de Bordeaux), économiste, spécialiste innovation et industrie

•    Mamadou Kaba TRAORÉ, professeur en productique et directeur adjoint du laboratoire Intégration du Matériau au Système (IMS – université de Bordeaux, CNRS, Bordeaux INP), producticien, spécialiste du jumeau numérique

•    Sylvain DELZON, directeur de recherches en écophysiologie au laboratoire Biodiversité Gènes Communauté (BioGeCo - INRAE, université de Bordeaux), spécialiste de la forêt et d’agroécologie

A propos de l’université de Bordeaux

Avec près de 54 000 étudiants, 6000 personnels dont près de 3200 enseignants-chercheurs et chercheurs, elle est un acteur majeur du territoire néo-aquitain et l’une des plus grandes universités françaises, reconnue pour l’excellence de sa recherche, la qualité de ses diplômes, du BUT au doctorat, et sa capacité d’innovation.

Labellisée « initiative d’excellence », elle contribue aux grandes avancées scientifiques avec ses partenaires académiques et socio-économiques en France et à l’international. Elle assure leur diffusion dans l’espace public et facilite leur transfert technologique et industriel, en cohérence avec ses valeurs humanistes et son engagement pour les transitions environnementales et sociétales.

Contact presse : Blandine LACASSAGNE - 06 46 45 76 56 - blandine.lacassagne@u-bordeaux.fr

Direction Communication, Domaine du Haut Carré, Rue Pierre Noailles, 33405 Talence cedex

www.u-bordeaux.fr