Bilan 2020 et perspectives 2021 de l’Aéroport de Bordeaux

Publié le

A l’heure du bilan, l’Aéroport de Bordeaux comptabilise 2,3 millions de passagers soit une baisse de trafic de 70,6% par rapport à 2019.

L’année 2020 marquée par la crise sanitaire se clôture avec des résultats tristement historiques pour le secteur de l’aérien. A l’heure du bilan, l’Aéroport de Bordeaux comptabilise 2,3 millions de passagers soit une baisse de trafic de 70,6% par rapport à 2019.
Si les aléas et les contraintes liés à cette crise ont limité fortement les dessertes aériennes, tant en nombre de lignes qu’en fréquences de vols, une gestion rigoureuse a néanmoins permis d’adapter très rapidement  la stratégie aéroportuaire et la réalisation de plusieurs projets portant sur les services, l’infrastructure et l’environnement.
L’année 2021 marquera sans aucun doute pour l’Aéroport de Bordeaux une période charnière de son histoire. L’objectif prioritaire est la relance des activités aériennes, en y associant un enjeu fort de sauvegarde des emplois et de soutien à l’économie régionale dans le respect de ses engagements en faveur de l’environnement et des exigences renforcées de sûreté et de sécurité aéroportuaires.

Depuis le 14 janvier 2021, Thierry Couloumiès, Directeur administratif, financier et ressources humaines a repris la Présidence par intérim d’un Directoire resserré, comprenant également le Directeur du Développement Commercial, Jean-Luc Poiroux et le Directeur des Opérations Techniques, Stéphane Teulé-Gay. 

Le Conseil de Surveillance de la SA Aéroport de Bordeaux Mérignac a confirmé la feuille de route de la société : la priorité stratégique et opérationnelle sera donnée au retour de la croissance du trafic, à la préservation de l’emploi et à la poursuite du développement durable au bénéfice du territoire néo-aquitain. Dans le contexte d’incertitudes économiques, l’accent sera également mis sur la relation avec les clients et les partenaires institutionnels de l’aéroport.

Ce plan de résilience et de reprise 2021-2023 prévoit de maintenir 43 millions d’euros d’investissements sur cette période dont 8 millions en faveur de l’environnement.

Le trafic aérien en 2020

Avec 2,3 millions de passagers en 2020, le trafic de l’Aéroport de Bordeaux est en repli  de 70,6% par rapport à 2019, résultat de la crise sanitaire et de l’application des restrictions successives de déplacements imposées depuis le mois de mars dernier. La plateforme aéroportuaire comptabilise pas moins de 56 jours sans aucune exploitation de vols commerciaux de passagers.

Logiquement, le trafic international est le plus touché avec un recul de 76,5% et 1.082.000 passagers enregistrés. Les grands hubs intercontinentaux subissent cette crise de plein fouet  et affichent des faibles performances : Amsterdam (-67,4%), Barcelone (-85,2%), Lisbonne (-73,4%), Madrid (-78,5%), Zurich (-86%). 
La desserte de Londres et de ses quatre aéroports desservis qui, l’année dernière, avaient totalisé un trafic de plus de 524.000 passagers s’est effondré de près de 81% (101.000 passagers) et ce, malgré l’excellente nouvelle de l’ouverture par British Airways, dès l’été dernier, de son « hub » intercontinental de Heathrow. 
Seules les liaisons régulières vers Charleroi, Genève, Bâle, Marrakech, Fès obtiennent des scores meilleurs que la moyenne. 
Par ailleurs, quelques destinations purement touristiques comme Grenade, Fuerteventura, Mykonos, Porto, Prague, Tenerife ou Vienne sont en repli plus modéré.

 Les vols domestiques ont été également limités mais dans une proportion moindre. Avec une attrition de « seulement » 61,9%, le trafic domestique a cumulé à 1.171.000 passagers repassant devant le trafic international ; ce n’avait plus été le cas depuis 2016.  
Paris, première desserte de l’aéroport, finit l’année avec 400.150 passagers transportés en recul de 67% par rapport à 2019. Bien évidemment, l’impact de l’arrêt de La Navette Paris-Orly d’Air France (566.000 passagers en 2019),  conséquence des aides accordées à la compagnie nationale ainsi que la suppression par Air France de sa desserte entre Bordeaux et Lille, marquent profondément les résultats de trafic de l’Aéroport de Bordeaux.
Toutefois, sur ce secteur des vols nationaux, les principales lignes comme celles de Lyon, Marseille, Nice et Strasbourg, évoluent dans une fourchette conforme à la tendance générale, entre -53% et      -66%. En outre, il est possible de noter quelques satisfactions au regard de cette conjoncture particulière, notamment sur la Corse, plébiscitée l’été dernier. L’ensemble des lignes desservant l’île de beauté (Ajaccio, Bastia, Calvi, Figari) ne sont en recul que de 30% par rapport à 2019.  

Après la fin du premier confinement, en mai dernier, puis à nouveau en fin d’année durant la période des fêtes, l’assouplissement des directives nationales a permis de retrouver un certain niveau d’activité. Ce sursaut, durant le pic de ces périodes, a permis d’exploiter près de 60% du réseau des liaisons de 2019 au départ de Bordeaux et constitue un excellent signal de la part des compagnies sur leur volonté de rouvrir rapidement leurs faisceaux de lignes lorsque les conditions épidémiques seront apaisées.

La compagnie easyJet devient la première compagnie de la plateforme en nombre de passagers transportés (740.000) suivi par Air France/KLM (682.000), Ryanair (400.000) et Volotea (194.000).  Parmi les compagnies régulières, c’est Air Arabia qui a le mieux résisté, son trafic n’ayant chuté que de 38%, suivi de KLM avec sa desserte du « hub » d’Amsterdam (-62%) et Royal Air Maroc, notamment vers sa plate-forme de Casablanca (-63%).

Compte tenu de ce qui précède, le trafic de l’Aéroport de Bordeaux est devenu très largement « low cost » en 2020. La part des compagnies à bas coût a représenté 62% du trafic global de l’aéroport.


En nombre de mouvements d’avions, le bilan est à l’aune du trafic. Durant l’année 2020, 23.318 mouvements commerciaux ont été enregistrés sur la plate-forme de Bordeaux-Mérignac, soit une diminution de 65,1%, par rapport aux 66.794 mouvements de 2019. 
Néanmoins, certaines opérations aériennes d’aviation d’affaires ayant pallié le déficit des dessertes régulières et, parallèlement, l’activité des industriels ayant été relativement soutenue, le nombre total des mouvements de l’aéroport n’est en retrait que de 53,9%, soit 38.840 mouvements à comparer aux 84.331 mouvements totaux de 2019.

Une continuité opérationnelle sans faille

Face à cette crise sans précédent, l’Aéroport de Bordeaux a su s’adapter et mettre en place l’ensemble des mesures nécessaires à la sécurité de ses passagers et de ses personnels, ainsi que garantir la continuité de son activité quand la période le permettait. La plate-forme a toujours été totalement opérationnelle même pendant les périodes de confinement, ce qui a permis de conserver une activité ininterrompue des vols cargo et de fret express ainsi que de recevoir à plusieurs reprises des vols sanitaires.
L’activité fret de l’année est d’ailleurs en faible attrition à -19,9%, avec un tonnage transporté de 20.142 tonnes comparées au 25.144 de 2019.

A ce titre, un « plan de continuité » a été enclenché dès la première période de confinement du mois de mars. Il s’est traduit par le déploiement du dispositif de télétravail pour les collaborateurs n’ayant pas une activité indispensable in-situ à l’exploitation de la plateforme et la mise en place de mesures sanitaires garantissant la sécurité des passagers et des employés : port du masque obligatoire, distributeurs de gel hydro-alcoolique, signalétique permettant l’aide à la distanciation sociale, nettoyage renforcé des zones de contacts, files d’attentes réorganisées, plexiglass sur les comptoirs d’information, d’enregistrement et d’embarquement. Toutes ses mesures ont contribué à rendre possible la reprise du trafic en dehors des périodes de confinement national. 

En partenariat avec l’Agence Régionale de Santé, le CHU de Bordeaux puis les équipes de la Protection Civile, l’aéroport a proposé dès le mois de juillet un centre de dépistage PCR au sein de son aérogare pour tous les voyageurs « départ ou arrivée ». Ce centre a grandement contribué à l’activité aérienne de la plate-forme, permettant aux voyageurs dans des délais rapides, d’obtenir avant leur voyage un test PCR, vers les destinations où il était imposé. Ce centre de dépistage est toujours actif en ce début d’année au sein du Hall A.

Les projets au cœur de la stratégie de maintien

En 2020, en dépit du contexte de crise, l'Aéroport de Bordeaux a poursuivi de nombreux projets.

Le Hall A 

Le chantier de la future jetée internationale, a rapidement repris et est désormais dans sa dernière phase. Nommé « Satellite 3 », elle deviendra dès mi-2021 notre première infrastructure de Haute Qualité Environnementale. La rénovation et l’extension de l’aire de stationnement Alpha qui la jouxte est achevée.
 
La sûreté 
Au-delà des infrastructures, les projets seront également nombreux dans le domaine des enjeux régaliens de la sûreté. La mise en place d’équipements de reconnaissance biométrique « Parafe » aux postes de contrôles transfrontières, visant également à fluidifier le parcours des passagers, est opérationnelle depuis l’été. La refonte intégrale des systèmes et des équipements de vidéo-protection de la plateforme et de surveillance « côté pistes » ont débuté en 2020. 


L’environnement 
Renouvellement de l’ISO 9001 pour la qualité et la satisfaction clients, obtention à la fin de l’année 2020 de l’ISO 14001 pour le management environnemental, études et diagnostics divers, début de la végétalisation des parcs autos, bornes pour véhicules électriques, poursuite du déploiement de systèmes moins énergivores… de multiples actions se sont poursuivies au cours de l’année pour la biodiversité et la transition énergétique. 
Une attention particulière a été portée aux communes riveraines de l’aéroport tant dans les réunions d’élaboration du Schéma de Composition Général dont l’aboutissement est prévu courant 2021 que celles de la Commission Consultative de l’Environnement ou au travers d’un nouveau système de suivi des trajectoires des avions, de leur niveau de bruit avec retranscription sur le site internet de l’aéroport (bordeaux.aeroport.fr). 

Le plan de résilience et de reprise 2021-2023

En 2021, au-delà de la nécessaire continuité d’exploitation opérationnelle de la plateforme aéroportuaire, l’objectif prioritaire est la relance pérenne des activités avec l’enjeu fondamental de soutien à nos économies et de la sauvegarde des emplois. Il sera poursuivi dans le respect de nos engagements en faveur de l’environnement et d’une exigence renforcée pour la sécurité et la sûreté aéroportuaires.

Hall B 
Des travaux de remplacement des façades monumentales du Hall B côté ville débuteront cette année. Outre la résolution technique et de sécurité indispensable à cette architecture datant de 1996, ils lui apporteront une amélioration en termes de performance énergétique tout en conservant sa signature esthétique.

Terminal billi 
Si la dernière phase du programme initial de transformation du terminal a dû être gelée,  il est mené une réflexion pour améliorer les conditions d’exploitation du terminal à bas coûts « billi » et l’adapter aux contraintes de distanciation qui pourraient demeurer tout en permettant le traitement de six vols simultanés. Pour ce faire, la capacité des salles de pré-embarquement sera étendue. 

Desserte d’accès intermodal 
Les travaux se poursuivront, dès ce mois de janvier 2021, pour accueillir aux pieds du hall B la future station intermodale, et les voies d’insertion du tramway dont l’arrivée reste programmée pour 2022, avec également la mise en service du Technobus dans sa desserte définitive. Ces aménagements porteront sur les nouvelles voies de sortie du parc P0, les voies d’accès du bâtiment de la Direction de l’Aviation Civile du Sud-Ouest et le réaménagement nécessaire du parvis.

L’attractivité du 45ème Parallèle 
Sur près de 7 hectares végétalisés et arborés en entrée de zone aéroportuaire, l’emblématique projet d'immobilier tertiaire « 45ème Parallèle », réalisé en concession avec Nexity, commencera à émerger plus visiblement cette année. Si les premiers éléments de gros oeuvre de l'hôtel sont déjà visibles, le projet va se poursuivre très rapidement par la sortie de terre du centre de conférences, puis du premier bâtiment de bureaux et enfin la construction du parking en silo dédié aux utilisateurs de ce parc. Porteur pour l’attractivité pour l’ensemble de la zone de l’aéroport, la construction de ce programme immobilier a été conçue pour viser l'obtention de la certification de haute qualité environnementale internationale BREEAM. 

Enjeux régaliens
La désignation de l’Aéroport de Bordeaux par l’Etat comme Opérateur d’Importance Vitale depuis ce 1er janvier 2021, engage à présent un important plan de transformation et de surveillance pluriannuel de nos infrastructures, équipements et méthodes pour la cyber-sécurité des systèmes d’informations. En parallèle, un haut degré d’attention continue à être porté à la sûreté de la plateforme avec la poursuite des projets engagés dont notamment le renouvellement et l’extension des réseaux de vidéoprotection et de surveillance des parties critiques, et la poursuite du déploiement du réseau d’alerte par sms.

L’environnement
Dans la continuité du certificat environnemental ISO 14001 obtenu par la Société aéroportuaire fin 2020, l’objectif de neutralité carbone fixé au plus tard avant 2030 s’appuiera sur la démarche Airport Carbon Accreditation, visant une première certification ciblée au niveau « ACA 1 » dès cette année. En parallèle, au-delà des actions dans le domaine de la transition énergétique, différents chantiers avanceront, entre autres sur les fronts du tri des déchets, de la maîtrise de la consommation d’eau, de l’attention portée aux riverains de l’aéroport et à la prévention et à la diminution des nuisances sonores notamment en lien avec l’activité aérienne nocturne, et de la protection et la promotion de la biodiversité.

Thierry Couloumiès, président du Directoire de la SA ADBM, déclare : « Le réseau aéroportuaire bordelais a déjà démontré lors des précédentes crises son fort potentiel à rebondir. Nous serons heureux de participer à la reprise des échanges très attendus par les entreprises et par tous les néo-aquitains dans leurs déplacements aériens personnels ou professionnels, même si le contexte reste incertain. Nous suivons étroitement l’ensemble des opportunités qu’offriront les compagnies aériennes dans les semaines à venir afin d’accélérer cette dynamique de reprise. En parallèle, nous accélérons nos investissements aéroportuaires pour la transition vers un aéroport plus vert, plus durable et toujours plus sûr. L’Aéroport de Bordeaux poursuivra donc en 2021 sa mission, au service de notre territoire et de ses clients en mettant tout en œuvre pour aussi préserver l’emploi. »